Les thérapies de conversion
Le terme de « thérapie de conversion » – ou « thérapie de réorientation sexuelle » – a commencé à être utilisé en Amérique du Nord dans les années 1950. Elles étaient pratiquées par des sexologues, persuadés que l’homosexualité pouvait être « traitée » par des certaines méthodes. Malheureusement, ces thérapies ont aussi lieu partout en Europe, elles y sont même plus répandues.
Ces thérapies se cachent derrière des « programmes d’accompagnement des homosexuels » mais se sont surtout des moyens de pression spirituels, psychologiques ou médicaux à l’attention des personnes LGBT. Les thérapies de conversion ont pour objectif d’amener les jeunes à changer d’orientation sexuelle ou d’identité de genre à l’aide de méthodes telles que l’hypnose, les groupes de parole, la chirurgie, … La thérapie par aversion, visant à engendrer du dégoût ou de la paralysie à la vue de rapports homosexuels, est encore une pratique courante. Voilà de nombreux exemple de pratique qui peuvent s’apparenter à de la torture, sans compter évidemment tout le travail et la pression psychologique. Il ne faut pas oublier que ces pratiques sont considérées comme de la maltraitance. Elles peuvent laisser de graves traumatismes, d’abord physiques mais surtout mentaux. Les victimes ont très souvent besoin d’un accompagnement psychologique.
Voici deux témoignages de victimes de ces thérapies : premier témoignage et second témoignage
- Quelques chiffres
Attention, les chiffres suivants ne concernent que les Etats-Unis. En effet, il n’y a pas vraiment de chiffres précis concernant d’autres pays. La raison est simple : aux Etats-Unis, les thérapies de conversion sont encore autorisées dans 41 Etats sur les 50. Elles n’y sont pas cachées et encore moins secrètes. Elles se font même de la publicité en prétendant guérir l’homosexualité. Là-bas, 698 000 personnes ont déjà subi, une thérapie de conversion dont 350 000 alors qu’elles étaient mineures.
Dans le reste du monde, c’est différent. Comme dit plus haut, les groupes prétendent simplement accompagner les LGBT.
- Lois
Le 1 mars 2018, dans le cadre de son rapport annuel sur les droits fondamentaux dans l’Union Européenne, le Parlement Européen a voté un texte appelant les pays membres à interdire les thérapies de conversion. C’était la première fois que l’Union prenait position par rapport à ces thérapies; et ce alors que les Etats-Unis les avaient déjà interdites dans plusieurs Etats. A la suite de cela, seuls le Royaume-Uni, Malte et des régions autonomes espagnoles ont interdit ces pratiques. Les pays européens semblent avoir du mal à ouvrir les yeux sur cette réalité.
On remarque d’ailleurs l’absence de législation sur ces thérapies, il est impossible de porter plainte contre ces pratiques.
- Sensibilisation et information
Mais il y a toujours du positif, de nombreuses personnes agissent et essaient d’informer le public sur ces thérapies.
C’est le cas de Timothée de Rauglaudre et de Jean-Loup Adenor, deux journalistes français qui ont infiltré des groupes chrétiens visant à guérir les homosexuels. Tout ce qu’ils y ont vu et entendu, ils le racontent dans leur livre : “Dieu est amour”. Ce titre est évidemment ironique à leurs yeux étant donné qu’ils ont infiltré des groupes religieux mettant en place des thérapies de conversion. Les personnes composant ces groupes interprètent les textes de la Bible et se servent de la religion comme d’une raison pour pratiquer ces thérapies. Malheureusement, ce sont souvent les enfants de parents très croyants et/ou pratiquant qui se retrouve à subir thérapies, c’est en tout cas ce que nous pouvons déduire des différents témoignages.
Quand on voit l’ampleur que peuvent prendre ces thérapies, beaucoup de personnes se demandent si les futures lois seront à la hauteur du réel danger que ces pratiques représentent.
En tout cas, les victimes sont de plus en plus nombreuses à sortir du silence et sont entendues par les médias. De nombreuses associations se battent pour cela tous les jours. Espérons que les années à venir verront une prise de conscience de la part des organisateurs de ces thérapies de conversion.
Maëlle
Sources :