Les conflits en Afghanistan : des guerres sans fin ?
Au mois d’août 2021, les Talibans, groupe islamiste extrémiste d’Afghanistan, ont repris le contrôle du pays, après 20 ans d’occupation américaine. Retour sur un conflit qui tire ses origines de la guerre froide, et dont les conséquences sont toujours, à l’heure actuelle, imprévisibles.
Tout commença en 1978. Le Parti communiste afghan renversa le gouvernement en place et prit le pouvoir, en signant au passage un traité de 20 ans avec l’Union Soviétique, sans surprise, car elle était aussi un régime communiste.
Cependant, une partie de la population afghane présentait de grandes divergences idéologiques avec ce gouvernement communiste (et son allié, l’URSS). En effet, elle était fortement attachée à sa culture islamique. C’est pour cela qu’en 1979, elle protesta, et se rebella.
Pour défendre son allié, l’URSS envahit l’Afghanistan ce qui mena à une guerre entre, d’une part, l’Union soviétique alliée au Parti communiste afghan et, d’autre part, la partie islamique de la population afghane. A cette époque, cette dernière était très pauvre et mal équipée par rapport aux communistes. Ainsi, le Pakistan et les Etats-Unis aidèrent les islamistes afghans, notamment en leur fournissant des armes. Les États-Unis étaient alors les ennemis jurés de l’union Soviétique. C’est pourquoi ils ont aidé les islamistes afghans.
L’URSS et les Etats-Unis se battirent l’un contre l’autre en Afghanistan pendant 10 ans, une guerre qui causa d’innombrables victimes. Par après, l’URSS perdit le contrôle du territoire afghan et dû le quitter. Mais cela ne s’arrêta pas là.
En 1992, une nouvelle guerre commença entre les islamistes afghans modérés et les Talibans, connus pour être des islamistes durs et cruels. Les Talibans, qui avaient été auparavant équipés et entraînés par les États-Unis, gagnèrent cette guerre. Ils appliquèrent la charia (la loi islamique, comprenant des règles très strictes, notamment envers les femmes).
Le 11 septembre 2001, une attaque terroriste eut lieu aux États-Unis. L’intention première des terroristes était de détourner des avions, et de les écraser sur des bâtiments hautement symboliques du pays, espérant au passage faire le plus de victimes possibles. Les lieux visés étaient les deux tours jumelles (symboles de la puissance économique des États-Unis, le World Trade Center), le Pentagone (qui abrite le commandement militaire du pays) et le Capitole (symbole du pouvoir politique de la nation). Les deux premiers avions s’écrasèrent sur les tours jumelles. Deux heures après l’attaque, les deux tours s’effondrèrent et détruisirent de nombreuses autres tours autour d’elles.
Organisée par le groupe islamiste Al-Qaïda, qui a vu le jour lors des premières guerres afghanes dans les années quatre-vingt, l’attaque a tué 2973 personnes. L’organisateur principal des attaques était Ben Laden, l’un des fondateurs d’Al-Qaïda. Il trouva refuge en Afghanistan.
Tout cela nous ramène en Afghanistan. L’attaque du 11 septembre a été un affront et une humiliation pour les États-Unis. En effet, ceux-ci, première nation économique mondiale, possédant l’armée la plus puissante du monde, viennent de voir trois de leurs bâtiments les plus symboliques détruits par un groupe de personnes venues d’un pays pauvre.
En outre, certains de ces terroristes avaient été équipés et formés par les Etats-Unis quelques années auparavant. Tout cela était donc une véritable honte pour les Etats-Unis, et ils voulaient se venger.
Ils demandèrent à l’Afghanistan d’extrader Ben Laden, mais l’Afghanistan refusa. Par conséquent, les États-Unis, avec certains de leurs alliés, dont quelques pays européens, décidèrent d’envahir l’Afghanistan. L’opération militaire commença le 7 octobre 2001. Et deux mois plus tard, le 6 décembre, le gouvernement taliban capitula. Ainsi, les États-Unis et les autres pays gagnèrent cette guerre.
Par la suite, le principal objectif des États-Unis, et de leurs alliés en Afghanistan, fut de tenir les talibans à l’écart du gouvernement et de reconstruire ce pays. Un nouveau gouvernement fut mis en place : les USA et leurs alliés sur place voulaient faire de l’Afghanistan une démocratie ce qui n’était pas si facile, pour de nombreuses raisons :
Tout d’abord, les talibans continuèrent à attaquer l’armée et les civils. Les États-Unis durent donc y garder un nombre important de soldats, cela entraînant indubitablement un coût économique et humain important. De plus, les États-Unis durent y envoyer des sommes d’argent considérables pour aider le pays à croître et à se développer. Par exemple, pour construire des écoles, ou pour équiper la police.
La situation en Afghanistan fut un statu quo durant plusieurs années : les talibans attaquaient encore et encore, et les USA devaient y garder de nombreux soldats.
Un événement vint changer tout cela. Le 2 mai 2011, les USA trouvèrent et tuèrent Ben Laden au Pakistan. À partir de ce moment-là, Barack Obama, président des États-Unis à l’époque, décida que les forces américaines devaient quitter progressivement l’Afghanistan. En effet, la présence américaine en Afghanistan avait de moins en moins d’appui au sein de la population américaine. Cela se justifiait par deux grandes raisons : beaucoup de soldats américains y mouraient, et une partie importante de la population américaine ne voulait plus payer pour cette guerre…
En 2020, Donald Trump signa un accord avec les talibans dans lequel il s’engagea à retirer tous les soldats américains de l’Afghanistan.
En août 2021, alors que les soldats américains quittaient le pays, les talibans renversèrent le gouvernement et l’armée afghane, qui avaient été installés avec l’aide des États-Unis.
Depuis, les Talibans sont de nouveau au pouvoir en Afghanistan.
Ce fut donc une très longue guerre pour les Etats-Unis, avec beaucoup de pertes humaines et économiques. Malheureusement pour eux, la situation en Afghanistan est à présent assez semblable à celle d’avant la guerre. Avec les Talibans au pouvoir, la crainte que l’Afghanistan redevienne un refuge et un centre d’entraînement pour de nombreux terroristes est plus forte que jamais.
Carlotta Petrusque