INTERVIEW : Denis Dal, producteur agricole
Aujourd’hui nous interviewons Denis Dal qui est producteur au sein du réseau des GASAP. Il est le maraîcher qui fournit notre GAS’HUB depuis un an en délicieux légumes bios…
L’Âne Rouge : « Est-ce que vous avez toujours voulu devenir agriculteur ? »
Denis Dal : « Non, je n’ai pas du tout voulu être agriculteur, ce n’était pas un but en soi. Dans la vie je prends ce qui vient, même les rencontres. À la base, j’ai étudié l’art plastique.
Ce que je voulais c’était juste avoir un petit potager, découvrir comment on faisait avec la nature, où était l’alchimie… Comment, quand on part d’une simple graine, on fait pour avoir une carotte ?
Ce qui s’est passé, c’est qu’en m’occupant de mon potager, j’ai commencé à avoir de trop. Du coup, j’ai donné des légumes à des amis et ils ont voulu me les acheter. J’ai alors commencé à vendre des paniers mixtes à huit euros, d’abord à mes amis, puis à leurs amis… »
L’Âne Rouge : « Pourquoi avez-vous eu envie de faire partie du réseau des GASAP ? »
Denis Dal : « La personne qui a créé le réseau des GASAP connaissait une fille chez qui je livrais mes paniers de légumes et cette personne m’a demandé si je voulais devenir producteur au sein du réseau. J’ai d’abord refusé car je voulais me concentrer sur l’art contemporain que j’étudiais. Et puis un jour j’ai craqué. Il y avait une séance d’information à Ixelles et il m’avait demandé de venir parler de mon potager. J’y suis allé et à la séance d’information, des gens m’ont demandé si je voulais fournir leur groupe. J’ai de nouveau craqué et accepté. Le groupe devenant trop grand, il s’est scindé en deux et je me suis vite retrouvé avec 200 personnes à nourrir par le biais des GASAP…Je fais donc partie du réseau des GASAP depuis toujours. Si je ne me trompe pas le réseau existe depuis 2006 (13 ans). »
L’Âne Rouge : « Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre métier ? »
Denis Dal : « Le partage, le fait que quand quelqu’un achète mes légumes, cette personne sait qui les a cultivés et pensera à moi en les cuisinant. J’aime aussi voir grandir les plantes que je cultive. Mais je crois que beaucoup de gens ressentent ça. Par exemple, ma fille a planté sa première graine de courgette et si on lui demande où elle est, elle va courir la montrer tellement elle est fière et contente de sa plante. »
L’Âne Rouge : « Quelle est la chose la plus difficile dans votre métier ? »
Denis Dal : « J’ai eu beaucoup de chance car au début ce qui est dur c’est de se donner les moyens de devenir agriculteur. Il faut avoir les infrastructures, les machines, l’espace de stockage, … Ce qui est difficile aussi c’est que dans ce genre de métier, on se dépense beaucoup physiquement et que le corps n’est pas éternel… On doit avoir une certaine condition physique. Je me dis donc que je ne pourrai pas faire ce métier éternellement. »
L’Âne Rouge : « Est ce qu’il y a un légume que vous préférez cultiver ? »
Denis Dal : « Il y a des légumes chouettes à cultiver car la plante est plus esthétique, comme un plan de tomate par exemple ; d’autres le sont moins, comme un plan de fraise qui est tout petit et qui ne ressemble à rien. Mais on peut aussi aimer cultiver une plante parce qu’on aime beaucoup son fruit comme les fraises. Mais ce que je préfère c’est mon champ de pommes de terre ! »
L’Âne Rouge : « Est-ce qu’il y a un fruit ou un légume que les gens demandent en particulier ? »
Denis Dal : « Les mangeurs adorent les fraises mais je ne peux pas les mettre dans un panier car la fraise bio est très fragile. Sinon les gens aiment les légumes de base comme les courgettes, les carottes, la salade, les pommes de terre… Mais ce qui plait le plus ce sont les légumes frais comme la tomate, le poivron ou les fraises. »
L’Âne Rouge : « Est-ce que vous pensez que vos enfants vont vouloir reprendre votre ferme ? »
Denis Dal : « Je ne sais pas. Ils sont encore petits et je n’ai pas envie de les forcer. Ils feront ce qu’ils veulent. Il y a bien d’autres beaux métiers… »
L’Âne Rouge : « Merci d’avoir répondu à nos questions ! »
Maëlle & Noria