La journée Oxfam (édition 2022) : le devoir de vigilance
Ce mercredi 28 septembre 2022, Romane et moi sommes allés à la journée Oxfam pour représenter la cellule Oxfam du Collège. Cette journée nous permet d’échanger avec les autres jeunes pour améliorer le fonctionnement de nos JM (Jeune Magasin) dans nos écoles mais surtout de s’informer sur la campagne de cette année.
La journée est divisée en plusieurs parties : un jeu de rôle pour se mettre en situation et comprendre la réalité du quotidien de certaines personnes, des activités pour s’informer, des réflexions et une conclusion pour nous parler plus spécifiquement du rôle des JM dans l’organisation Oxfam.
Toutes ces activités s’organisent autour d’un thème très important dans notre société actuelle : le devoir de vigilance.
Premièrement, qu’est-ce que le devoir de vigilance ? Le devoir de vigilance s’est tout simplement le devoir qu’ont les entreprises multinationales de se porter garantes du respect des droits de leurs employés et cela sur toute la chaîne de production de leurs produits, de la conception jusqu’à la vente.
Malheureusement, les entreprises qui ne respectent pas ces engagements sont nombreuses, c’est très souvent le cas de grandes marques qu’on retrouve absolument partout : H&M, Apple, L’Oréal, etc. Les raisons qui poussent les entreprises à agir de la sorte sont plutôt simples : coût de production réduit, rapidité de production, etc.
Pendant des années, les entreprises ont pu passer sous silence leurs agissements mais la parole commence à se libérer de plus en plus sur le sujet. Les travailleurs se sentent maintenant soutenus, entendus et n’ont plus peur de parler de ce qu’on leur fait vivre. Et le tableau n’est pas réjouissant : on parle de journée de travail à rallonge pouvant durer une douzaine d’heures voir plus, de locaux/usines délabrés, d’expositions à des produits toxiques voir mortels, de salaire de misère souvent très en-dessous du salaire minimum vital (salaire suffisant pour subvenir au besoin vitaux d’un travailleur) et la liste est longue. On parle ici de violation de droits humains mais les entreprises responsables restent pour le moment impunies.
Avec de telles conditions de travail, on pourrait se demander comment quelqu’un peut-il accepter un tel travail ? Et bien le plus souvent, les travailleurs concernés n’ont pas vraiment le choix. Qu’ils n’aient pas pu faire les études nécessaires pour avoir un travail plus exigeant en termes de compétence académique (lire, écrire, etc) ou qu’il n’y ait simplement pas d’autres emplois disponibles, le manque d’argent pousse ces travailleurs à signer un contrat qu’ils savent inégal. Les entreprises concernées par cette exploitation de main-d’œuvre sous-payée profitent souvent de la pauvreté de certains pays, de leur instabilité politique ou de représentants de l’ordre corruptible pour passer entre les mailles du filet.
Pour lutter contre tout cela, des initiatives sont mises en place, que ce soit des actions d’Oxfam (ou autres ONG), des manifestations ou même d’autres prises de paroles des victimes de cet exploitation. Grâce à tout cela, des démarches juridiques sont en cours. En février de l’année dernière, une proposition de loi a été adoptée par la Commission Européenne. Elle doit désormais être approuvée par le Parlement Européen et par le Conseil de l’UE.
Cette loi pourrait déjà être un grand pas en avant car elle obligerait les entreprises à respecter les droits de leurs employés mais aussi à mettre en place une chaîne de production plus éco-responsable qu’à l’heure actuelle. Malheureusement cette dernière a ses limites comme par exemple une liste très précise de dommages environnementaux à interdire (les choses ne figurant pas sur cette liste resteraient donc impunies). Mais même si la lutte n’est pas encore finie, cette proposition de loi redonne espoir aux militants.
Si ce sujet tient autant à cœur à Oxfam c’est parce qu’il rassemble tout ce contre quoi l’organisation se bat : la pauvreté, le non-respect des droits humains, la pollution etc. Les coopératives comme Oxfam sont d’ailleurs une bonne alternative aux grandes chaînes de production puisque ces coopératives travaillent selon le principe du commerce équitable. Ici, le but est que les produits soient vendus à un prix juste, pour le producteur comme pour l’acheteur et que les employés aient des bonnes conditions de travail et soient rémunérés correctement etc.
Nous vous encourageons donc à soutenir ce genre d’initiatives et la cellule Oxfam du Collège par la même occasion !
Maëlle