L’impact écologique de la mode à petit prix
Il y a quelque chose qui nous attrape tous, un piège dans lequel on tombe à tous les coups (même si on sait très bien qu’il ne faut pas lui faire confiance). C’est l’apparence, celle qui capte notre regard, qui nous donne notre première impression sur une personne.
L’apparence est une des premières causes de préjugés dans nos générations désormais capturées par le syndrome de l’esthétique.
De plus en plus, les jeunes se préoccupent de leur apparence, qu’elle soit vestimentaire ou physique, et partagent cela à travers les réseaux. Ce sont ces mêmes jeunes qui sont à la tête des marches pour le climat avec pour intention de sensibiliser la population sur la durabilité environnementale. Pourtant, peu de ces jeunes connaissent l’impact écologique que la fast fashion, la mode à petit prix, a sur notre planète, ainsi que les conséquences de leur envie d’être à la mode qui nuit à l’environnement.
C’est utile de savoir qu’avant d’arriver dans notre garde-robe un t-shirt traverse plusieurs processus. Prenons par exemple l’un des géants de la mode à petit prix, le fabricant Shein.
Shein fait son entrée dans le marché global des ventes en ligne en 2018 mais n’a pas toujours été la Shein que nous connaissons aujourd’hui. Cette entreprise commence avec la vente de bijoux en ligne, mais en quelques années devient l’une des plateformes de mode ayant le plus de clics au monde. En 2022, son application est la plus téléchargée aux Etats Unis, avec 27 millions de téléchargements.
Mais savez-vous réellement ce que génère ces millions d’internautes?
Une exploitation massive de ressources naturelles et une pollution sans limites, qui rend notre planète toujours moins habitable. Un seul t-shirt de coton nécessite 2.700 litres d’eau, dûs à l’agriculture intensive de coton qui a donc besoin d’être suffisamment irriguée et aux diverses processus de production, comme la teinture et la filature. De plus, il y a tous les fertilisants chimiques nécessaires dans ce type de production qui sont absorbés par le terrain et qui polluent les nappes phréatiques. Les colorants azoïques peuvent relâcher des amines aromatiques potentiellement cancérogènes : en effet , leur utilisation dans les usines textiles et autres est définitivement interdite en Europe depuis 2002. Toutes ces substances qui se retrouvent finalement dans l’air, endommage les écosystèmes.
Et ce n’est pas fini ! Peu d’usines textiles sont connues pour être “0 déchets”. La « Ellen MacArthur Foundation », organisme international qui opère dans le secteur de l’économie circulaire et de l’éco-responsabilité, a essayé de mesurer la quantité de déchets jetés dans les industries textiles : chaque seconde, un camion chargé de tissus est éliminé dans une déchèterie ou est brûlé. Des 92 millions de tonnes de déchets textiles, chaque année seulement 15% sont recyclés.
C’est le chemin tracé par les produits de la mode à petit prix : pas cher, de médiocre qualité, de petite durée et très vite éliminés. La mode est en général responsable de 10% des émissions de CO2. C’est le processus de production de ces vêtements fast fashion qui est intensif en termes d’énergies et de ressources.
Evidemment Shein est seulement une des actrices du spectacle de la mode à petit prix et n’est pas la seule responsable de tout ceci. Les productions massives des autres entreprises de fast fashion comme Zara, Bershka, H&M et Pull and Bear génèrent ce taux de pollution très élevés
Cependant, depuis quelques années ces entreprises introduisent des lignes écoresponsables.
Depuis mars 2022, L’UE se bouge pour arriver à définir des stratégies pour rendre l’industrie textile plus responsable, poussant à utiliser des tissus plus durables, et à les réparer ainsi qu’à les réutiliser. Elle demande des design écologiques, des informations claires et précises sur l’origine des produits, un engagement de la part des industries pour qu’elles réduisent leurs empreintes de CO2 et pour qu’elles prennent des décisions plus responsables vis-à-vis de la planète.
Nous, la génération Z, nous pouvons continuer à partager nos outfits à travers les réseaux tout en sensibilisant les autres à l’éco-responsabilité en les poussant à se vêtir dans les brocantes et les friperies. Nous pouvons rendre l’apparence plus amie de la planète, il suffit d’y croire et d’en être conscient.
Anita
Ma principale source est un article paru sur un quotidien italien : https://www.corriere.it/dataroom-milena-gabanelli/shein-lato-oscuro-re-fast-fashion-lavoratori-schiavi-tessuti-tossici-inquinamento/55bd7870-56f4-11ee-a17f-69493a54d671-va.shtml