Simone De Beauvoir
Simone De Beauvoir est née en 1908 à Paris. Elle est issue de « bonne famille » et ira dans une école réservée à cette classe sociale. Une petite sœur viendra agrandir la famille 2 ans plus tard : Hélène. Dès son enfance, elle est remarquée pour ses capacités intellectuelles supérieures à la moyenne. Simone partagera sa place de première de classe et son amitié avec Elisabeth Lacoin.
Après la première guerre mondiale, la petite famille est contrainte de déménager dans un petit appartement sombre du cinquième étage d’un immeuble sans ascenseur. Les parents commence alors à se disputer fréquemment ; ils ne s’entendent plus et Simone en souffrira. A cette époque, il arrivait rarement qu’une jeune fille fasse des études poussées, c’était même assez mal vu. Pourtant, le père de Mademoiselle De Beauvoir, qui était avocat, raffolait de théâtre et d’art dramatique. Il déclara donc : « le plus beau métier est celui d’écrivain » poussant ainsi ses filles à se résoudre au études. Son père regrettait qu’elle ne soit pas un homme et d’autre part qu’elle ne soit suffisamment féminine. Il estimait qu’elle possédait un cerveau d’homme.
Durant son enfance, Simone était très croyante mais elle perdit peu à peu la foi durant son adolescence. A l’âge de quinze ans, elle avait déjà décidé qu’elle serait une célèbre écrivaine. Après avoir passé le Baccalauréat en 1925, elle commence des études de mathématiques à l’institut catholique de Paris et de lettres à l’institut Sainte-Marie de Neuilly malgré son attrait pour la philosophie. En un an, elle obtint les certificats d’études de mathématiques, de latin et de littérature. L’année suivante, elle se décide enfin à faire de la philosophie et en obtient le certificat d’étude en 1927. A la fac de lettres de l’université de Paris, elle fait la rencontre de Jean-Paul Sartre avec qui elle entamera alors une relation libre.
Plus tard, Simone deviendra professeure de philosophie. De 1929 à 1931, elle enseignera au lycée Victor-Duruy avec le titre de professeure agrégée.* Elle fut ensuite invitée à enseigner à Marseille mais la perspective de quitter Jean-Paul Sartre ne lui plaisait pas. Ce dernier lui proposa donc de l’épouser mais elle repoussa cette idée car elle tenait à rester indépendante. Heureusement, elle put se rapprocher géographiquement à nouveau de monsieur Sartre l’année d’après en obtenant un poste à Rouen, ville française.
Sa relation avec Sartre lui autorisait des amours parallèles qu’ils se présentaient parfois mutuellement. C’est comme ça que Mademoiselle De Beauvoir entretint des relations amoureuses avec certaines de ses élèves mineures tout en refusant d’employer le terme/la notion de bisexualité.
En 1936, Simone a enfin trouvé une place dans un lycée parisien qu’elle a perdue par la suite à cause d’une liaison avec l’une de ses élèves âgée de seize ans.
Son premier roman, Quand prime le spirituel, est un recueil de nouvelles et fut publié en 1937 suivit par un second roman, L’invitée, qui voit le jour en 1943 dans un Paris occupé par les soldats allemands. 1943 est également l’année durant laquelle elle est définitivement exclue du milieu de l’éducation nationale pour détournement de mineur. Les accusations qui pesaient sur Simone De Beauvoir à cette époque sont aujourd’hui confirmées ; elle abusait de jeunes filles avant de les laisser entre les mains de Sartre.
Elle travaille alors pour une radio où elle organise des émissions sur la musique à travers les époques.
En 1945, elle est de nouveau autorisée à enseigner mais ne le fera plus jamais.
Simone De Beauvoir fonde une revue nommée Les temps modernes en compagnie d’autres intellectuels. Cette revue a pour objectif de l’existentialisme dans le style de la littérature contemporaine. Elle devient financièrement indépendante après avoir écrit et publié plusieurs romans, ce qui lui permet de se consacrer entièrement à sa passion pour l’écriture. Simone décide alors de voyager et part à la découverte de plusieurs pays où elle rencontre de nombreuses personnes qui défendent, comme elle, le communisme. Elle reste aux Etats-Unis pendant 15 ans et tient un journal détaillé tout au long de ce voyage. Ce journal est publié en 1948 en France avec pour titre L’Amérique au jour le jour.
En 1949, son livre Le deuxième sexe est publié. Il fait scandale. Il est vendu en plus de 22 000 exemplaires en une semaine et plusieurs avis critiques contradictoires apparaissent dans le journal La Nef : certains sont pour, d’autres sont contre les dires de Mademoiselle De Beauvoir. Ce roman est vendu en un million d’exemplaires au Etats-Unis et est traduit en plusieurs langues. Il permet à Simone De Beauvoir de devenir une icône du féminisme car elle décrit dans le roman une société où la femme est soumise et dévalorisée. Dans le deuxième sexe, elle parle de maternité, d’avortement (considéré comme un homicide à l’époque), de mariage, de la place de la femme dans la société et de traditions.
Vers 1958, elle commence son autobiographie après avoir gagné le prix Goncourt pour son roman Les mandarins en 1955 et avoir été déclarée la romancière la plus lue.
En 1664, elle adopte Sylvie Le Bon et en fait l’héritière de son œuvre littéraire ainsi que de tous ses biens.
La reconnaissance des tortures infligées aux femmes durant la guerre d’Algérie et le droit à l’avortement sont obtenus partiellement grâce à Simone De Beauvoir. Elle crée le mouvement Choisir en compagnie de Gisèle Halimi qui influe énormément le droit à l’interruption volontaire de grossesse. En 1977, elle est directrice de rédaction pour la revue Questions féministes puis, quand celle-ci perd son comité de rédaction, elle reprend le même poste pour la revue Nouvelles questions féministes. Jusqu’à sa mort, elle conservera cette place.
Simone De Beauvoir décède à Paris le 14 avril 1986 en compagnie de sa fille adoptive et de Claude Lanzmann avec qui elle a partagé son toit durant une partie de sa vie.
Durant sa vie, cette autrice et philosophe a écrit 6 romans, 2 recueils de nouvelles, 1 pièce de théâtre, 7 essais et 6 autobiographies. Sa fille adoptive a également fait publier 8 livres écrits par Simone De Beauvoir sur divers sujets après la mort de cette dernière.
Citation connue : « On ne nait pas femme, on le devient. »
Elise
*professeur agrégé : fonctionnaire de l’Education nationale, lauréat du concours de l’agrégation de l’enseignement.
Sources :
Simone de Beauvoir — Wikipédia (wikipedia.org)
Simone de Beauvoir : biographie de l’écrivaine féministe française (linternaute.fr)
Simone de Beauvoir : vie et œuvre (lalanguefrancaise.com)
Simone de Beauvoir : bio, articles, citations | Philosophie magazine (philomag.com)